-
Pentes
Dès le début du chemin de fer, le problème de
l'adhérence
des roues motrices à la voie se posa aux
concepteurs.
Ainsi, en 1812, en Angleterre, Blenkinsop,
directeur de
Houillère, ayant fait construire une
locomotive légère (cinq
tonnes) et ayant peur du patinage des roues,
imagina un
système de pignon moteur engrenant sur une
crémaillère
extérieure. Ce système fonctionna trente ans
mais la
vitesse ne pouvait dépasser 8 km/h.
Heureusement, à la
même
époque, William Hedlay, directeur d'une autre
mine, trouvait expérimentalement la relation
nécessaire
entre le poids réparti sur la roue motrice et
la capacité
d'adhérence.
![]()
Expérience 4 : forte pente
Lorsque la force
motrice s'exerce sur la roue motrice, la
jante
exerce un effort tangentiel au niveau du point
d'appui sur le rail. Cet effort est notamment inversement
proportionnel au diamètre de la roue. A l'effort tangentiel
exercé
dans le sens de la rotation, s'oppose une résistance
due aux frottements des surfaces en contact. Si le
frottement
est inférieur
à l'effort de la jante, il y a
glissement et la roue patine.
L'état de la surface des corps en présence,
roue et rail, est
très important. Le coefficient d'adhérence
étant proportionnel
à la rugosité des surfaces. Rails et bandages des
roues
étant naturellement polis par le roulement, on a
imaginé
le sablage qui en projetant du sable au niveau du
contact de roue lorsque c'est nécessaire, en
particulier au
démarrage, améliore l'adhérence en créant une
rugosité
artificielle. Ce procédé a même été
automatisé, le patinage
entraînant immédiatement le sablage de la
roue concernée.
![]()
Expérience 5 : pente douce
Un autre paramètre déterminant de l'adhérence
est le
poids porté par la roue. On a donc compris
qu'il fallait
augmenter ce poids pour augmenter la
possibilité de force
de traction,
mais le poids sur une roue est limité par les
contraintes admissibles par la voie.
C'est la raison pour laquelle on a été conduit sur certains
types de machines nécessitant de bonnes
caractéristiques
d'adhérence (locomotives pour trains de
marchandises lourds,
locomotives pour lignes de montagne), tout en
multipliant le nombre des essieux,
à faire que ceux-ci
soient tous moteurs, de façon à bénéficier au
maximum du paramètre « poids » sur chacun d'entre eux.
De nos jours toutes les locomotives, diesel
ou électrique,
construites, sont à adhérence totale.

Une 2.4.1 Moutain,
locomotive à forte adhérence
Le chemin de fer par ses
exigences de profil en long à faible déclivité oblige à
franchir les reliefs à l'aide d'ouvrages nombreux :
viaducs et tunnels. Les creusements de tunnel incitèrent
les ingénieurs à imaginer des techniques nouvelles face à
des problèmes nouveaux, surtout par leur ampleur.
Les ponts suspendus permettent des portées considérables.
C'est aux Etats-Unis que cette technique progressa à ses
débuts. L'un des plus célèbres franchissait le Niagara, il
a
été réalisé entre 1852 et 1856. Son tablier dominait le
fleuve de 74 m et franchissait 249 m de portée. Il comprenait
une route située dans la hauteur du tablier et une voie
ferrée au-dessus. Il est actuellement remplacé par un pont
métallique à arc.
Les ponts métalliques en arc permirent des portées très
grandes avec une voie à grande hauteur. Eiffel en fit
l'expérience à Porto et cette technique fut appliquée en
1881 au célèbre viaduc de Gabarit franchissant la vallée à
124 m de hauteur. L'arche centrale a près de 180 m entre
appuis, l'ouvrage métallique faisant 565 m en tout.
Les
viaducs en pierre ont l'avantage d'une grande
pérennité. En France, se trouvent de très nombreux
viaducs importants. Le viaduc célèbre de Chaumont, long de
600 m, haut de 50 m, a été construit en un an en 1855.

Le pont Séjourné (ligne de Cerdagne)
Le pont Cantilever en Ecosse

Le fameux Viaduc de Brunoy
Le premier tunnel important fut percé par
Marc Seguin
entre Saint-Etienne et Lyon en 1826. Il avait
une ouverture
de 5 m de haut sur 3 m de large. Sa forme
ovoïde
permettait de résister à la poussée des
terres.
Deux méthodes furent expérimentées à
l'époque : la
méthode par grande section et la méthode par
section
divisée.
La première consistait à attaquer l'ensemble
de la partie
haute à construire ensuite la voûte, à
descendre, enfin,
pour la construction des piédroits.
La seconde à
l'inverse consistait à creuser pour exécuter
les piédroits, à réaliser ensuite la voûte et
à évacuer enfin
la partie du milieu.

Tunnel italien
Tunnel de Caranca
.:
Précédent
Accueil
Suivant :.
|